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Comment Améliorer L’accès à L’économie Numérique des Zones Rurales au Cameroun ?

Introduction

L’économie numérique peut se définir comme l’ensemble des activités relatives aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), à la production et à la vente des produits et services numériques. Elle englobe les activités économiques et sociales qui sont activées par des plateformes telles que les réseaux internet, mobiles et de capteurs, y compris le commerce électronique (Gaëlle Dejo, 2017). En effet, l’amélioration de la qualité de l’économie numérique peut contribuer à la croissance économique au Cameroun. Elle représente 3,5 % du PIB en 2016 (Tchofo 2016). En 2025, elle est estimée à 10% de la croissance de l’économie africaine, notamment grâce au commerce en ligne (Rapport 2017 GSMA sur l’économie du secteur mobile en Afrique subsaharienne).

En faisant un inventaire des innovations technologiques, l’écosystème du numérique touche tous les domaines et secteurs de la société : culture, santé, éducation, agriculture, art culinaire, langues etc… La problématique que pose toutes ces innovations est la participation des zones reculées ou rurales à l’accès à ces différentes innovations pour une parfaite intégration des territoires ruraux à l’économie numérique. De toute façon, l’amélioration de la connectivité Internet dans les territoires ruraux pourra permettre aux camerounais vivants dans ces zones d’accéder à des nouveaux marchés, de trouver des emplois et de créer des entreprises. Elle aura un impact significatif sur l’économie camerounaise.

Cependant, le retard technologique en Afrique de manière générale et au Cameroun en particulier constitue un énorme obstacle. Compte tenu de ce retard, cet article présente d’abord les caractéristiques des zones rurales, les obstacles auxquels elles sont confrontées et propose des recommandations qui pourraient permettre un meilleur accès à l’économie numérique des zones rurales.

Les solutions/recommandations des politiques

  • Une approche plus coordonnée. Il faut améliorer la coordination entre le gouvernement central dans le but d’étendre et de normaliser les applications et les services communs -publiques et privés. À cet égard, le gouvernement pourrait créer un comité consultatif composé de ministères clés, les organisations de la société civile et association pour être responsable de la coordination globale.
  • Stimulation de la demande. La demande de services de TIC dans les zones rurales pourrait être accrue grâce à des applications et des services plus inclusifs pour enrichir la qualité de vie de tous les citoyens ruraux. Les impacts positifs doivent être démontrés pour inciter les villageois à utiliser les TIC dans leur vie quotidienne.
  • Amélioration du suivi et de l’évaluation. Le manque d’information sur les résultats des divers programmes empêche l’exécution des politiques TIC au Cameroun. Les données sur les résultats des interventions de TIC en milieu rural devraient être recueillies, compilées, analysées et diffusées régulièrement, et devraient être utilisées pour éclairer la prise de décisions politiques.
  • Stimuler l’innovation. Les installations publiques d’accès à Internet disponibles dans les télé-centres, les bibliothèques publiques et les institutions de type bibliothèque devraient être exploitées pour devenir des pôles d’innovation villageoise grâce à la mise en réseau des entreprises et des communautés rurales.
  • Mettre l’accent sur la durabilité. Il existe plusieurs pratiques pour atteindre une plus grande durabilité à long terme des interventions rurales en matière de TIC. Il s’agit notamment d’utiliser davantage les partenariats et de transférer les obligations des opérateurs de télécommunications du déploiement des infrastructures aux opérations. Les partenariats public-privé devraient être utilisés plus largement pour le contenu et les applications afin de tirer parti de l’expertise des sociétés Internet chinoises. Les services générateurs de revenus pourraient être intégrés dans les installations publiques d’accès à Internet pour couvrir les coûts et augmenter la demande.
  • Complémentarité de l’accès. L’accès aux TIC à partir d’ordinateurs et d’appareils mobiles devrait se compléter. Les téléphones portables sont idéaux pour des sessions personnalisées, courtes et de petits flux d’informations. Les ordinateurs et les tablettes sont adaptés aux applications plus intensives, à la recherche approfondie et à la lecture de livres électroniques. Dans le même temps, compte tenu de la croissance probable des smartphones et autres appareils mobiles compatibles Wi-Fi, le gouvernement pourrait envisager de soutenir l’accès gratuit au réseau local sans fil pour les zones rurales.

Cite: Djamo, H. F. & Kouam, H. (2023). L’accès à l’économie numérique des zones rurales au Cameroun. Business and Technology, No. 1, Cameroon Economic Policy Institute (CEPI)

Telecherger ce Policy Brief ici: https://camepi.org/wp-content/uploads/2023/12/Lacces-a-leconomie-numerique-des-zones-rurales-au-camer.pdf

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